Le Bro Gozh sera-t-il chanté au Stade de France ?
Le samedi 9 mai aura lieu au Stade de France la finale Rennes-Guingamp.
Entendra-t-on, avec la Marseillaise, le Bro gozh, l'hymne national breton ?
Mme Mona BRAS à M. le Président de la FFF
Conseillère régionale
Adjointe au maire de Guingamp M. le directeur général de la FFF
Porte-parole de l' UDB
MM. Les Présidents des clubs
de Rennes et de Guingamp
M. le Président du Conseil Régional
de Bretagne
Monsieur le Président,
Le 9 mai prochain la Coupe de France de football va se disputer entre deux clubs bretons, ceux de Rennes et de Guingamp: c'est un fait inédit. Cet évènement majeur dans la vie sportive interviendra deux semaines à peine après la finale de Coupe de la Ligue qui aura vu évoluer une autre équipe bretonne, le Vannes Olympique Club.
Football et cyclisme, sports populaires par excellence, ont toujours été à l’honneur en Bretagne et sont de plus en plus une marque d’identité. Il suffit de constater le nombre de drapeaux bretons, les «Gwenn ha du», sortis lors des grands rendez-vous sportifs. A n’en pas douter, la finale de la Coupe de France se jouera sous les couleurs rouge et noire des clubs rennais et guingampais et aussi les couleurs noire et blanche des drapeaux «Gwenn ha du».
Un désir s'exprime ici en Bretagne : celui d’entendre l’hymne de la Bretagne, le «Bro gozh ma zadoù» («le vieux pays de mes ancêtres»), avant ou après la Marseillaise selon les exigences du protocole. Ce serait là un signal fort en direction de tous, montrant que la République française, après avoir reconnu en juillet 2008 les langues régionales en les inscrivant dans la Constitution, entend respecter les identités historiques comme les identités nouvelles venues qui sont présentes sur son territoire.
Ce serait aussi, à quelques semaines du renouvellement du Parlement européen, un message fort adressé à toute l'Europe dont la devise, «Unis dans la diversité», mérite d'être illustrée et promue par des actes concrets qui parlent au plus grand nombre. Il ne s'agirait pas d'un message politique au sens politicien mais d'un message civique dont la portée pourrait s'avérer considérable, y compris pour l'image du football et du sport professionnel en général.
Au fil des générations, parce que l'océan les a naturellement ouverts au monde, parce que les deux guerres mondiales les ont également douloureusement frappés, les Bretons ont développé une capacité à associer plutôt qu'opposer les identités. Fiers d'être bretons, ils se sentent également français et européens et ne voient pas de contradiction dans l'affirmation de ces identités complémentaires. Nous considérons que cette symbiose d'identités est une chance pour la République tout entière; encore doit-elle la saisir. La finale du 9 mai 2009 est une opportunité pour faire passer ce message universel de cohésion dans le respect de la pluralité. Les grandes voix, tant masculines que féminines, ne manquent pas pour que cette finale de la coupe de France aux couleurs bretonnes soit l'occasion d'ajouter les couplets du «Bro gozh ma zadoù» à ceux de la Marseillaise.
Nous vous remercions par avance pour l’accueil favorable que vous réserverez à notre requête, notre souhait étant que ce match Rennes-Guingamp se déroule dans le meilleur esprit et soit un moment inoubliable pour que gagnent la Bretagne et la République tout entière.
Sportivement vôtre,
A Guingamp le dimanche 26 avril 2009.
Mme Mona BRAS
Adjointe au maire de Guingamp
Conseillère régionale
Porte-parole de l’ UDB, Union démocratique bretonne.