Georges Cadoudal est intimement liée au pays d'Auray.

Publié le par Rémi BEAUTO

Georges Cadoudal. Une figure de l'histoire locale

26 août 2010 - Réagir à cet article

  La chapelle Saint-Cado, au Reclus, à Auray, où sont inhumés d'autres membres de la famille, est accessible à pied à partir du Mausolée de Cadoudal.

Trop souvent oubliée, l'histoire de la chouannerie bretonne, et de son chef, Georges Cadoudal, est intimement liée au pays d'Auray.


C'est tout un pan de l'histoire locale, et a fortiori de la Bretagne, qui a parfois été occulté, car il renvoie aux évolutions sociales et politiques de notre pays. Aujourd'hui encore, le patrimoine laissé par Georges Cadoudal et la chouannerie n'est pas toujours mis en valeur dans le pays d'Auray. Il y est pourtant très riche. (lire ci-dessous)

Né à Kerléano

Georges Cadoudal fut le leader incontesté de tous les chouans de la région, de Grand-Champ à la ria d'Étel, avant de devenir le chef de l'Armée catholique et royale de Bretagne. Issue d'une famille de laboureurs aisée, Georges Cadoudal naît en 1771, dans le village de Kerléano, à Auray. C'est là qu'on peut voir aujourd'hui le fameux mausolée, érigé en face de sa maison natale, toujours propriété de la famille. Le jeune Georges, tout frais sorti du collège Saint-Yves de Vannes, est clerc de notaire à Auray, lorsque débute la chouannerie. Pourtant à l'avant-garde de la Révolution en 1789, la Bretagne en général, le Morbihan en particulier, et Cadoudal lui-même, vont opérer un retournement radical.

Les «blancs» contre les «bleus»

Et pour cause. L'abolition des privilèges prive la région de ses exonérations d'impôts, acquises sous l'ancien régime. Les paysans n'ont jamais été aussi pauvres, et, dans une Bretagne très pratiquante, ils se rangent derrière leurs curés, qui refusent majoritairement de prêter serment à la constitution. À Auray, 85% des prêtres sont réfractaires. Ils sont nombreux à trouver refuge sur les terres de la famille Cadoudal. Les premières révoltes ont lieu en 1793, en réaction à la levée d'une armée de 300.000 hommes par les Républicains. Désormais, on parle des «blancs» (les chouans, royalistes), contre les «bleus», républicains. Paysans, clergé et bourgeois se retrouvent côte à côte. «Il y avait dans le mouvement des gens très lettrés, avec des idées, comme Cadoudal», rappelle Faustine LeGall, guide conférencière à l'office de tourisme d'Auray Communauté.

Force de la nature

Décrit à l'époque comme une véritable force de la nature, avec une tête «effroyablement grosse» et un «cou de taureau», Cadoudal, doté d'un grand caractère, ne peine pas à recruter dans les campagnes du pays d'Auray. Après l'échec retentissant du débarquement des émigrés royalistes partis en Angleterre, en juin1795, en baie de Quiberon, il est désigné par le conseil royaliste comme le général en chef des chouans du Morbihan. Même au crépuscule du mouvement, et après la réintégration des prêtres, à la suite du concordat de 1801, Georges Cadoudal continuera de lutter. Et ce jusqu'à sa mort. Arrêté à Paris le 9mars 1804, après une tentative d'attentat contre Napoléon Bonaparte, il est guillotiné le 25juin de la même année.


Sur les traces de Cadoudal : 

Voici sept lieux pour redécouvrir, à travers le patrimoine bâti et les paysages du pays d'Auray, l'histoire de Cadoudal et de la chouannerie.



Le mausolée de Cadoudal.
Dans le village de Kerléano, à Auray, c'est le seul monument commémoratif de la chouannerie bretonne. Érigé par la famille Cadoudal, entre1825 et1853, aux grés des changements politiques, il accueille les ossements du chef de la chouannerie bretonne et de ses descendants. Un parc arboré permet de descendre à la chapelle Saint-Cado, au Reclus, où sont inhumés d'autres membres de la famille, dont Joseph Cadoudal, le frère de Georges.

La chapelle de la Congrégation.
Le monument accueille aujourd'hui les locaux de l'office de tourisme, rue du Lait, à Auray. C'est là que furent jugés quelque 6.000 prisonniers, suite au débarquement des troupes royalistes en baie de Quiberon.

La prison d'Auray.
Située rue du jeu de Paume, son rez-de-chaussée est accessible tous les jours au public. Les geôles seront ouvertes dans le cadre des Journées du patrimoine. Outre Cadoudal et sa famille, qui y furent enfermés à deux reprises, la plupart des chefs de la chouannerie y sont passés.

Le Champ des Martyrs.
Un monument du souvenir privé a été érigé sur cet ancien marais de Brec'h, où ont été fusillés quelque 200 chouans et royalistes, toujours à la suite du débarquement.

La Chartreuse.
Aujourd'hui lieu de vie des Soeurs de la sagesse, La Chartreuse accueille en son sein le Mausolée des Martyrs, érigé à la suite de la visite du duc d'Angoulême, le 1erjuillet 1814. Le monument, en marbre de Carrare, relate avec ses bas-reliefs le débarquement et la reddition des troupes royalistes. Sur ses trois faces, on peut lire le nom de 953victimes, dont 239 chouans. Une partie de leurs ossements sont enterrés dans le caveau.

Le chemin de Cadoudal.
À Locoal-Mendon, au village de LaForest, ce chemin caractéristique du bocage breton mène à la cache de Cadoudal et à la pointe de Beg er Lanneg, au fond de la ria d'Étel. Des colonnes républicaines tentent à plusieurs reprises d'y surprendre le chef chouan. Mais des bateaux sont toujours prêts à assurer une retraite vers Saint-Hélène, Belz ou Nostang.

La Croix des Émigrés.
À Carnac, à deux pas des plages de Légénèse et de Port en Dro, où débarquèrent les troupes royalistes émigrées en Angleterre, le 27juin 1795. C'est à cet endroit précis que fut célébré le lendemain une grande messe, par Monseigneur de Hercé, dernier évêque de Dol-de-Bretagne, devant près de 10.000 chouans accompagnés de leurs familles. Pratique Renseignements auprès de l'office de tourisme d'Auray Communauté, tél.02.97.24.09.75

Publié dans CULTURE

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