17 octobre 1961 : crime d’État, mensonge d’État.

Publié le par Rémi BEAUTO

RAPPELEZ-VOUS !


Octobre 1961, la guerre d'Algérie dure depuis 7 années.

 

Dans un climat de guerre civile sanglante, des pourparlers s'engagent entre le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et les autorités françaises.
Le 5 octobre 1961, le Préfet Police, Maurice Papon, instaure un couvre-feu de 20h30 à 5h du matin pour les Français d'origine algérienne. La fédération de France du FLN appelle les Algériens de Paris et de la banlieue à manifester pacifiquement en famille le 17 octobre en soirée. La réaction de la police sera « la répression d’état la plus violente et la plus meurtrière qu’ait jamais subie une manifestation de rue désarmée dans l’histoire contemporaine de l’Europe occidentale » selon les universitaires britanniques Jim House et Neil Mac Master : des milliers de blessés, 12.000 personnes arrêtées et parquées dans le Stade de Coubertin et le Palais des Sports de la Porte de Versailles, transportées par les bus de la RATP, réquisitionnés comme pour la rafle du Vel'd'hiv en 1942, entre 150 à 200 morts dont 50 prisonniers massacrés dans la cour de la Préfecture de Police, et les autres sommairement abattus dans la rue, jetés dans la Seine ou pendus dans le Bois de Boulogne.

Il faut attendre les années 1980 pour que la vérité éclate sur ce véritable massacre. Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy, le gouvernement et la majorité qui les soutient sont engagés dans une réhabilitation, sans précédent depuis 1962, du passé colonial de la France. A preuve, la loi du 23 février 2005 qui donne une interprétation positive de la colonisation et la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie établie en application de l’article 3 de la loi précitée. Cette fondation doit être considérée comme le bras armé de ce révisionnisme historique : « la présence française en Algérie fut une œuvre positive dont les Français doivent être fiers. »

L'Union démocratique bretonne demande que les plus hautes autorités de la République reconnaissent que ce qui a été perpétré alors, est bien un crime d’État. Cette demande s'adresse également à l’ensemble des candidates et candidats qui prétendent incarner une alternative à l’actuelle majorité, afin qu’ils se prononcent très clairement en faveur de cette exigence de vérité quant aux crimes commis par la France au cours de la période coloniale, en Algérie et ailleurs. L'UDB demande que la loi du 23 février 2005 soit abrogée et la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie supprimée. Pour l'UDB, l'établissement de relations apaisées et confiantes entre les peuples passe par cette exigence de vérité.



Pour l’Union démocratique bretonne,
La porte-parole Mona Bras

Publié dans INTERNATIONAL

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