Pas touche au canal de Nantes à Brest
Canaux bretons. «Pas touche au canal de Nantes à Brest»
Le Comité des canaux bretons veut conserver le canal de Nantes à Brest en son état et créer un ouvrage pour franchir le barrage de Guerlédan.
Le Comité des canaux bretons et voies navigables de l'ouest a tenu son assemblée
générale à Caurel, mardi. Kader Benferhat, président du comité a, dès le début de séance, fait un bilan à la fois optimiste et pessimiste.
Animer le canal
«Je suis optimiste car le patrimoine fluvial est désormais propriété de la Région. Avec le comité régional du tourisme, tout est fait pour animer le canal avec tous les acteurs locaux et les
défenseurs de l'environnement. Mais je suis aussi pessimiste car je vois que les préconisations de la CLE (Commission locale de l'eau) avec le retour en voie naturelle de Guerlédan à Pontivy,
sont toujours d'actualité. C'est contraire aux décisions du comité de bassin, réuni à Orléans, le 27novembre 2007, qui a officiellement classé tout le canal de Nantes à Brest en masse d'eau
fortement modifiée. Ouvrir les vannes ne réglera pas les problèmes de pollution. Cela les poussera plus loin».
Un ouvrage pour franchir le barrage
Kader Benferhat soutient le projet de création d'un ouvrage de franchissement du barrage de Guerlédan. «Il y aurait 60 kilomètres supplémentaires à offrir aux plaisanciers avec tout l'impact
imaginable sur le tourisme local. Je ne comprends pas que l'on puisse prendre du retard». Jean Kergrist, ardent défenseur du canal avec l'association Eau et Rivières, a mis en avant les
réalisations de l'Ille-et-Vilaine. «Là-bas, l'investissement est conséquent. Nous devrions nous en inspirer. Les arguments écologiques ne sont pas recevables pour le débarrage. C'est un déni de
démocratie».
«Tenir bon la barre»
Maurice Le Gallic, ancien président du comité, est encore plus acide. «Maintenant je peux parler! Je ne suis qu'un abonné EDF. Malgré la conjoncture, le canal a pleinement sa place. Pendant
longtemps, à la Région, il y avait un état de syncope des décideurs sur le dossier du canal. Il y avait des fonds importants avec 66% de subventions pour aménager le canal. Ils avaient tout en
main, mais n'ont rien fait. Il nous faut tenir bon la barre pour arriver à nos fins».
Infléchir les décisionnaires
Au final, le Comité des canaux bretons et voies navigables a décidé de maintenir le cap et de ne pas lâcher du lest. Pas question d'accepter un quelconque débarrage de Guerlédan à Pontivy. Pas
question de laisser tomber non plus le projet d'une passe à bateaux pour franchir le barrage. En regroupant l'ensemble des associations, le comité compte bien réussir à infléchir les
décisionnaires pour conserver le patrimoine fluvial du canal et développer son offre touristique sur tout son tracé.