Tri Yann, 40 ans, irréductibles bretons

Publié le par Rémi BEAUTO

Au début des années 1970, les « trois jean » (à gauche) avec Bernard Baudrier, contrebassiste, aujourd’hui parti.
Au début des années 1970, les « trois jean » (à gauche) avec Bernard Baudrier, contrebassiste, aujourd’hui parti. / Photo archives

Les huit musiciens sont ce samedi 2 avril au Zénith. Coup de projecteur sur le doyen des groupes bretons  toujours en activité, un nouvel album « Rummadoù » en poche.

Bien sûr, ce n’est pas l’envie qui manque de crier « au secours » à la moindre évocation du dit groupe, d’en sortir une bien bonne ( façon « j’entends le rouge, le ricard et l’anisette ») à l’heure de l’apéro, voire de prendre la poudre d’escampette à l’écoute des « Filles des forges ». Mais, fichtre, comme dirait ma grand-mère de Lannion, ils ont la santé ces gamins-là ! Vrai. Les papys jouissent d’une résistance atypique à l’épreuve du temps. A soixante balais bien tassés, les Tri Yann an Naoned ( « trois Jean de Nantes », leur premier nom alors à rallonge) carburent chaque année au « tro breizh » (tour de Bretagne) et alentours sans mégotter. Jean-Louis Jossic, Jean Chocun, Jean Corbineau, le trio de base, et les cinq autres larrons s’offrent même le luxe de remplir le Zénith de Nantes ce samedi.

Avec déjà quarante printemps de scène et de studios (une vingtaine d’albums au compteur), ils bousculent plus d’un combo rock sur l’autel de la longévité. A croire que le chouchen conserve. « On n’a vraiment pas vu le temps passer », philosophe Jean-Louis Jossic, en ce début d’année 2011 autour d’une bonne table, dans leurs studios d’enregistrement de Savenay.

Eux, les dernières tendances musicales, ils s’en battent les couettes comme de l’an quarante. Et le plus dingue, c’est qu’en marchant hors des clous de la mode, la mode est venue à eux. C’est ce qui s’est passé lors du renouveau celte, incarné par le chanteur Dan ar Braz au mitan des années 90. On a alors vu Alan Stivell, Gilles Servat et Tri Yann flamboyer sous les projos de l’actualité. C’est ce qui se passe à nouveau -à un échelon différent- avec l’incroyable carton de Nolwenn Leroy et son disque « Bretonne » qui reprend des standards joués par tri Yann voilà… une double décennie. « C’est quelqu’un de bien Nolwenn et nous sommes heureux de son succès », confie Gérard Goron, batteur et quatrième homme des trois mousquetaires. Nolwenn Leroy, petite fille spirituelle des Tri Yann de Nantes ? Ou quand l’héritage celte se conjugue au féminin.

Stéphane Pajot

Album : Rummadoù (générations).

Merci à l’aide précieuse et aux photographies de Xavier Trochu.

 Presse-Océan  

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